Michel Gomez – Entraineur de l’équipe de France de Basket

Michel Gomez , président de l’association Passion Sans Frontière a été retenu en tant que nouvel entraineur de l’équipe de France de Basket. Un retour chez les bleus qui en a surpris plus d’un.

Voici des extraits d’interview de Régis Aumont pour sport.fr et de Thierry Rabiller pour Paris-Normandie :

Qu’est-ce qui fait qu’aujourd’hui, à 56 ans, vous ayez accepté le poste ?

« La passion, la passion et la passion… Plus on la contraint, plus elle se renforce. Il n’y a pas d’âge pour la passion…

Moi depuis quelques années, je suis au service de la Fédération. J’avais juste proposé mes services à un moment donné mais je ne m’attendais pas à redevenir le sélectionneur de l’équipe de France.»

Comment cela s’est passé exactement ?

« Je suis dans la maison donc on a pu m’en parler avec moi tous les jours dernièrement. Ça s’est fait voilà trois semaines. L’heure exacte, je ne sais plus (rires). J’ai été un peu surpris car tout le monde misait sur Antoine. En plus, quand je me suis proposé après l’Euro, je ne pensais pas que Claude (Bergeaud, Ndlr) allait démissionner. Cette annonce, c’est un petit peu comme un cadeau de Noël qui arrive avec du retard.»

Cela ne vous fait pas peur de retrouver le haut niveau alors que vous n’avez pas coaché au plus haut niveau européen depuis plusieurs années ?

« En 2003, j’étais en Suède pour suivre le Championnat d’Europe et à Belgrade deux ans plus tard pour l’Euro 2005. J’ai pu tout suivre de l’actualité du basket ces dernières saisons. Et quand l’on a 20 ans de carrière derrière soi, on ne perd pas son bagage comme ça. Je n’ai aucune inquiétude de ce côté-là. Je suis excité, je suis jeune, je suis vierge (rires).»

Avez-vous déjà réfléchi à un programme en vue des qualifications pour l’Euro 2008 (du 22 août au 20 septembre, Ndlr) ?

« Ma première mission, c’est de rencontrer Claude pour qu’il me fasse part de son vécu d’entraîneur de cette équipe de France. Il a fait de très bonnes choses avec les Bleus et je vais garder ce qui a été bon. Ensuite, on va aller aux Etats-Unis car je veux voir Boris Diaw qui est le capitaine de l’équipe. Je veux qu’il me donne ses impressions et qu’il me parle un peu de lui aussi. Enfin, je verrai les joueurs susceptibles de participer à cette campagne de qualification européenne.» On vient en équipe de France pour donner

Comment la voyez-vous cette campagne justement ? Avec quels joueurs ?

« On va faire un mix en sélectionnant des joueurs qui sont sur les trois fronts, à savoir qui évoluent en France, en Europe et en NBA. Il faut savoir que l’équipe de France, ce n’est pas un endroit où l’on vient pour se refaire une santé. Ce n’est pas un trampoline pour une carrière. On vient en équipe de France pour donner, on vient pour la soutenir et la supporter. Je serai très rigoureux à ce niveau-là.»

Cette campagne s’apparente à une mission commando. Ce qui implique beaucoup de pression.

« La passion crée l’émotion. Les grands moments de sport ne se font que lorsqu’il y a de la pression. On va réunir les joueurs qui formeront la meilleure équipe de France. J’espère, même s’il ne prendra pas part aux qualifications, que Tony (Parker, Ndlr) viendra de temps en temps soutenir l’équipe. Qu’il lui apportera son aura. On va avoir besoin de tout le monde.»

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre staff ?

« Vous aviez massacré Jacques (Commères, Ndlr après l’Euro dames alors qu’il ne le méritait pas. C’est une personne qui a énormément de valeurs, un véritable passionné. C’est vrai qu’en septembre, il s’est un petit peu pris le nez dans une marche. J’espère qu’il va pouvoir montrer aux gens ce dont il est capable. Quant à Jean-Louis (Borg, Ndlr), ce qu’il fait avec Vichy me plaît bien. On ne se connaît pas du tout. Je l’ai eu au téléphone hier soir. Ce qu’un coach réalise avec son équipe sur le terrain le caractérise souvent en dehors. Je pense que c’est quelqu’un de bien. »

Etiez-vous candidat au poste de sélectionneur?

« Je me suis simplement proposé pour faire partie du staff technique de l’équipe de France. Mais contrairement à 2004 où j’avais fait officiellement acte de candidature avec Claude Bergeaud comme adjoint, cette année je n’avais pas déposé un projet sur le bureau du président. »

N’avez-vous pas le sentiment d’être une solution de secours après l’échec des négociations avec Antoine Rigeaudeau?

« Dans beaucoup de domaines, le sport, la politique, il y a des plans B. Aujourd’hui, beaucoup d’entreprises font revenir des seniors. »

Auriez-vous pu travailler avec lui?

« Je suis désolé mais Antoine, je ne connais pas son projet, sa façon de bosser. La vérité c’est le 28×16 (NDLR: le terrain). C’est quoi la cohérence de son jeu? Il faut mettre les mains dans le moteur tout de suite. Dans le laps de temps très court qui nous est imparti, on n’aurait pas eu le temps de se connaître. Antoine, il faut qu’il commence à entraîner. »

Vous êtes resté cinq ans sans entraîner. Etes-vous prêt à relever le défi?

« Après 830 matches professionnels, je pense connaître un petit peu le haut-niveau. Même si je suis un vieil entraîneur du XXe siècle, je suis aussi un jeune coach du XXIe siècle. J’ai tout à prouver. Ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est le futur. J’ai hâte de discuter avec les joueurs à commencer par Boris Diaw. Je vais également voir Tony (Parker) afin de savoir comment il veut rester impliqué dans l’équipe (NDLR: le meneur de jeu de San Antonio a déjà fait savoir qu’il ne participera pas au tournoi qualificatif pour l’Euro). »

A quoi ressemblera l’équipe de France de Michel Gomez ?

« On ne se lance pas dans une opération de rachat (NDLR : les qualifications pour l’Euro 2009 en Pologne qui auront lieu en septembre). C’est un objectif de reconquête qui nous anime. On a un gros réservoir de joueurs. J’ai référencé une cinquantaine de joueurs. Je recherche douze joueurs qui ont un état d’esprit bien trempé. Je ne vais pas passer huit mois à régler les états d’âme des uns et des autres. »

Votre contrat est très court et s’achèvera à la fin du tournoi de qualification. Ne craignez-vous de préparer le travail pour un autre…

« Comme on dit chez nous en Normandie, c’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses. Tout ce que j’espère aujourd’hui c’est que l’équipe de France se qualifie et qu’en septembre prochain, il y ait un vrai débat autour du nom du futur sélectionneur. Et effectivement, je serai candidat. »

Vous n’avez pas peur d’aller au casse-pipe?

« Je pense que certains vont préparer l’échafaud. Mais il faut quand même avoir du courage pour monter à l’échafaud. Je ne suis pas carriériste. Je suis un coach qui a toujours pris des risques. J’ai toujours quitté un club au lendemain d’un titre. Quand on regarde de près ma carrière, j’ai toujours été appelé pour renflouer le bateau. »

Vous sentez-vous plus fort qu’en 1993?

« En 1995, j’ai refusé 5 ans de contrat à la Fédération car je ne me sentais pas prêt. Je sentais que j’avais encore des choses à apprendre en termes de management, de relations humaines. Je me sens deux fois plus fort qu’il y a 13 ans. »

Etes-vous tendu avant de retrouver les parquets?

« Non, excité, oui ! Je vais repasser quelques nuits avec mon stylo et mes feuilles de papier. C’est l’ivresse des parquets et la pression des matches qui m’ont manqué pendant toutes ces années. »

La méthode Gomez peut-elle fonctionner avec les joueurs de la nouvelle génération?

« Un entraîneur n’est pas fait pour être aimé. Je me souviens d’une phrase de Stéphane Ostrowski à mon sujet : « Je l’ai détesté, mais je me suis aperçu que c’est lui qui m’a le plus apporté ». Je ne suis pas inquiet de la réaction des joueurs, je suis convaincu qu’il y a des barbouzes qui ne vont pas trahir le maillot de l’équipe de France. C’est bien français d’opposer les générations. »

Etes-vous revanchard?

« J’ai une seule revanche à prendre… C’est contre le basket. J’ai subi moi-même l’incompréhension pour ne pas l’appliquer aux autres. Je verrai tout le monde. Personne n’est à l’écart. »


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Arnaud L

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